L’humain derrière la mission : portrait de la main-d’œuvre du secteur à but non lucratif au Canada
Un tableau détaillé des personnes qui travaillent au sein des OBNL et de la façon dont elles se comparent à l’ensemble de la main-d’œuvre canadienne.
Les OBNL ne reposent pas seulement sur le bénévolat. Avec 2,7 millions de travailleuses et travailleurs, le secteur à but non lucratif est le plus grand employeur au Canada. Il emploie plus de personnes que les secteurs de la construction, de la fabrication ou du commerce de détail.
Pourtant, la réalité de cette main-d’œuvre est souvent méconnue. Qui sont les personnes qui font avancer ce secteur? Comment leurs salaires, leurs avantages sociaux et leurs caractéristiques démographiques se comparent-ils à ceux de l’ensemble de la main-d’œuvre canadienne? Quels défis doivent-elles relever pour bâtir une carrière durable?
S’appuyant sur les données de Statistique Canada, L’humain derrière la mission : portrait de la main-d’œuvre du secteur à but non lucratif au Canada présente le profil le plus détaillé à ce jour des personnes qui y travaillent. Le rapport illustre en quoi cette main-d’œuvre est unique et pourquoi prioriser les personnes et leur bien-être est essentiel à la santé du secteur et de nos communautés.
- Le salaire annuel moyen des personnes travaillant dans les OBNL est inférieur de 13 % à celui de l’ensemble des employé.e.s au Canada. Pour les OBNL communautaires, cet écart grimpe à 31 %.
- Environ 70 % de la main-d’œuvre des OBNL est composée de femmes. Pourtant, les écarts salariaux persistent : les femmes travaillant dans les OBNL gagnent en moyenne 18 % de moins que le salaire canadien moyen.
- Les personnes racisées représentent 33 % de la main-d’œuvre des OBNL, une proportion légèrement plus élevée que dans l’ensemble de la main-d’œuvre canadienne. Cependant, elles gagnent en moyenne 12 % de moins que les personnes non racisées occupant des emplois similaires dans le secteur, ce qui met en lumière des enjeux persistants d’équité salariale.
- Les employé.e.s des OBNL ont un niveau de scolarité plus élevé que le reste des travailleurs et travailleuses au Canada (48 % contre 34 %). Fait notable : une personne diplômée universitaire sur cinq travaille dans le secteur à but non lucratif. Pourtant, malgré ce niveau de scolarité plus élevé, les salarié.e.s des OBNL gagnent moins que la moyenne nationale.
Publié en avril 2025, ce rapport s’appuie sur les données de Statistique Canada pour dresser un portrait clair des personnes employées dans le secteur à but non lucratif au Canada. Cette analyse offre la vue d’ensemble la plus complète à ce jour de la main-d’œuvre du secteur des OBNL au pays.
Ressources
Cette fiche propose un aperçu des principales caractéristiques de la main-d'œuvre des OBNL est une ressource pratique pour vos activités de plaidoyer.
Ce livre blanc offre un condensé clair des données et constats clés du rapport L’humain derrière la mission.
*Nous remercions le Dr. Barrie Strafford Centre for Learning, Innovation, and Quality (CLIQ) du soutien pour la création de ces ressources.
Améliorer les conditions de travail est essentiel à la santé du secteur et des communautés qu’il sert. Trois priorités se dégagent :
Plaider en faveur d’une réforme du financement et d’un changement de leadership
Les modèles de financement actuels limitent souvent la capacité des OBNL à embaucher, rémunérer et soutenir adéquatement leur personnel. Un financement plus souple et durable permettrait aux organisations de mieux répondre aux besoins de leur main-d’œuvre. La coalition Soutien Juste aux OBNL milite pour un financement flexible et à long terme, qui donne aux organismes la marge nécessaire pour investir dans leurs équipes et renforcer le secteur dans son ensemble. Le leadership, à tous les niveaux, doit reconnaître que la main-d’œuvre des OBNL est un pilier de la résilience organisationnelle et sectorielle.
Soutenir le travail décent
Avec des salaires inférieurs à la moyenne canadienne et une forte concentration d’emplois à temps partiel dans les OBNL communautaires, le secteur fait face à des défis constants de recrutement et de rétention. Promouvoir le travail décent, salaires équitables, avantages sociaux, stabilité, progression de carrière, est essentiel au maintien et à l’attraction des talents.
Faire progresser les pratiques antiracistes et antioppressives
Les personnes racisées représentent une part importante de la main-d’œuvre des OBNL, mais elles subissent toujours des écarts salariaux. S’attaquer aux inégalités systémiques et intégrer des pratiques antiracistes et anti-oppressives dans les processus d’embauche, de rémunération et d’accès au leadership est indispensable pour bâtir un secteur réellement inclusif.