Nous continuons à ne ménager aucun effort pour vous offrir de l’information pertinente sur l’élection fédérale de 2019 et l’effet qu’elle pourrait avoir sur le secteur de la bienfaisance et sans but lucratif canadien. Aujourd’hui, nous vous présentons une entrevue avec Jagmeet Singh, chef du Nouveau parti démocratique (NPD).
Dans un courriel envoyé la semaine dernière, nous avons posé plusieurs questions à M. Singh à partir de notre liste de priorités (que vous pouvez consulter sur notre Hub électoral). Voici ce qu’il nous a répondu.
Q : M. Singh, comment décririez-vous votre relation avec le travail des organismes caritatifs au Canada?
Singh : J’ai une longue expérience riche en histoires avec le secteur de la bienfaisance et sans but lucratif du Canada. En fait, j’ai étudié le droit pour venir en aide aux organismes communautaires qui luttent contre la pauvreté, pour une éducation abordable et pour un accès égale au système de justice pour les communautés marginalisées. Les leçons apprises à l’époque me servent dans ma vie politique d’aujourd’hui, et j’ai hâte d’établir des relations encore plus fortes avec le secteur.
Q : Selon votre parti, quels sont les plus grands défis pour les organismes de bienfaisance et sans but lucratif au Canada de nos jours?
Singh : D’après nous, c’est l’accès aux subventions et autres sources de financement qui pose le plus important défi pour les organismes caritatifs au Canada. De plus, des lois dépassées et des ratés de communication ont nui à la capacité du secteur de se moderniser, ce qui cause un manque grandissant dans les services fournis par les organismes.
Q : Le Canada fait face à un déficit social émergeant, soit à un écart de plus en plus grand entre la demande entre les services fournis par les organismes de bienfaisance et sans but lucratif et la capacité de la société de payer pour ces services. Dans sa vision, comment le NPD entend-il mettre en place un environnement opérationnel équilibré pour s’assurer que les familles ont accès aux services nécessaires dans le futur?
Singh : Les néodémocrates reconnaissent qu’il existe un gouffre grandissant entre l’offre de services et la capacité à payer pour ces services, et d’après nous, le gouvernement fédéral doit jouer un rôle beaucoup plus important pour combler ce gouffre. À plus long terme, nous pensons que nous serons en mesure de permettre aux personnes et familles concernées de sortir de la pauvreté en investissant dans les mesures de lutte contre l’itinérance, dans le logement social, dans la gratuité des médicaments d’ordonnance et dans un meilleur accès aux services d’aide aux toxicomanes et personnes avec des problèmes de santé mentale.
Ces mesures nous permettront de soutenir les travailleurs de première ligne dans ces domaines en venant en aide aux personnes qui dépendent de leurs services. De plus, nous sommes d’avis que le gouvernement fédéral peut appuyer les organismes canadiens en modernisant les lois et règlements qui les concernent.
Q : Comment les dirigeants et travailleurs de première ligne du secteur peuvent-ils faire part de leurs histoires et préoccupations aux candidats et candidates du NPD pendant cette campagne?
Singh : Des candidats du NPD sont présents dans l’ensemble des 338 circonscriptions électorales au Canada. Tous organisent des activités ouvertes au public, ont des bureaux facilement accessibles et participent aux débats des candidats locaux. J’invite les membres du secteur caritatif à communiquer avec leur candidat ou candidate locale et de participer au processus électoral. Tous nos candidats seront heureux de vous accueillir et de vous écouter.
Q : Le Sénat a récemment publié Catalyseur du changement, le rapport de son comité spécial mandaté d’étudier le secteur de la bienfaisance. Dans ce rapport, il recommande de créer une « maison » pour les organismes de bienfaisance au sein de l’appareil gouvernemental fédéral pour conseiller les ministères sur des politiques et lois qui le concernent. Est-ce une priorité pour le NPD de créer une telle « maison » pour les organismes de bienfaisance? Si oui, sous quelle forme? Outre cet aspect, que pensez-vous du rapport?
Singh : Les néodémocrates appuient la modernisation des dispositions législatives et des niveaux de financement pour les organismes de bienfaisance afin de continuer à appuyer leur travail. Nous nous sommes engagés à renforcer les relations entre le gouvernement fédéral et le secteur afin d’établir des niveaux de financement adéquats, efficaces et charitables et de rehausser la confiance du public envers le secteur. Nous travaillerons avec les organismes et parties prenantes pour décider des meilleures pratiques à adopter au sein du gouvernement pour mieux soutenir le secteur.
Q : L’un des plus grands défis actuels pour les organismes du secteur touche leurs ressources et leur financement. Selon vous et votre programme électoral, quel est le rôle que le gouvernement fédéral devrait jouer dans ce dossier?
Singh : Les néodémocrates pensent que toute personne devrait recevoir le soutien dont elle a besoin lorsqu’elle en a besoin. Un gouvernement néodémocrate ferait d’importants investissements en soins de santé, logement, assurance-médicaments, soins dentaires, santé mentale et d’autres domaines prioritaires pour les citoyens. Considérant que les organismes caritatifs assurent actuellement les services de première ligne dans plusieurs de ces domaines, nous sommes d’avis que le gouvernement fédéral joue un rôle important en matière de défense des intérêts et de la prestation des services, et doit faire en sorte que les organismes aient les ressources et le financement nécessaires pour accomplir leur travail.
Q : Si le NPD était porté au gouvernement ou détenait la balance du pouvoir, quelle est la position de votre parti au sujet des recommandations concernant l’innovation sociale et la finance sociale, ou, de façon générale, la stratégie de finance sociale du Canada?
Singh : Les néodémocrates croient à l’innovation sociale et au respect des Objectifs de développement durable des Nations Unies. Nous croyons aux investissements pour le développement social afin d’améliorer la situation en matière de logements et de soins médicaux, pour les personnes handicapées, la réconciliation et de meilleures opportunités pour les jeunes.
Q : Quelle est la vision du NPD pour la relation entre le gouvernement et le secteur caritatif?
Singh : Le NPD pense que pour mettre en œuvre de bonnes politiques, il est essentiel de maintenir nos relations étroites avec le secteur caritatif et de travailler pour inclure son expertise dans les consultations sur différentes politiques publiques.
Q : Pour conclure, quels sont les aspects du programme électoral du NPD qui se prêtent le plus à la collaboration avec le secteur caritatif?
Singh : Notre programme comprend un chapitre intitulé « Mieux prendre soin les uns des autres », et d’après nous, il y a beaucoup de recoupement entre ce chapitre, et ce que le NPD cherche à accomplir, et les services fournis par les organismes de bienfaisance et sans but lucratif. Nous avons très hâte de travailler avec votre secteur afin de réaliser nos ambitieux objectifs et de prendre de meilleures décisions.
M. Singh, nous vous remercions de votre temps.