Le secteur caritatif ne peut se passer des personnes qui osent créer. Leur passion et leur vision font naître des organismes qui relèvent les plus importants défis dans notre société. Toutefois, dès la fondation de ces organismes et à mesure qu’ils se développent, les frontières entre le leadership et la gouvernance peuvent se brouiller. Pourtant, il est primordial que le conseil d’administration (CA) remplisse pleinement son rôle et ne se contente pas d’approuver automatiquement les décisions de la personne fondatrice, car cet équilibre est essentiel à la durabilité et à la confiance.

Le rapport Saine gouvernance et leadership dans les organismes dirigés par leur fondateur ou fondatrice fournit des orientations claires et accessibles pour assurer l’efficacité du CA, gérer les transitions et éviter des pièges comme le syndrome du fondateur, soit un contrôle excessif exercé par le fondateur ou la fondatrice.

• Prioriser les bénéficiaires. Pour éviter qu’un organisme s’éloigne de sa mission, ses systèmes, politiques et décisions doivent donner la priorité aux besoins des bénéficiaires. Ce choix délibéré renforce la confiance et la responsabilité des organismes.
• Pondérer passion et gouvernance. Les organismes en bonne posture dirigés par leur fondateur ou fondatrice séparent les rôles de gestion et de surveillance. Dans ces organismes, la personne fondatrice dirige les activités opérationnelles tandis que le conseil d’administration (CA) est chargé de la stratégie, de la reddition de comptes et des risques. Des rôles clairement définis, des politiques solides et une présidence du CA dotée des moyens de son mandat permettent d’atténuer les goulots d’étranglement et le syndrome du fondateur.
• Investir dans les gens et les systèmes. Le renouvellement assuré par l’orientation, les formations et les limites de mandat caractérise les CA solides. L’épanouissement du personnel est favorisé par des processus d’embauche transparents, des salaires équitables et des évaluations de rendement régulières. Les systèmes de base dédiés aux finances, aux ressources humaines, aux collectes de fonds, à l’évaluation et aux communications permettent de transformer une vision en impact durable.
• Montrer la voie de la confiance, de l’équité et de l’inclusion. La crédibilité se bâtit en favorisant la transparence, la collecte de fonds éthiques, une gestion des risques efficace et des politiques axées sur l’équité. Les organismes à l’image de leurs communautés démontrent une plus grande légitimité et résilience à long terme.
• Prévoir la transition à la direction. La planification de la relève s’inscrit à la fois dans la préparation aux situations urgentes et dans une stratégie à long terme.Une planification amorcée tôt et soutenue dans le temps rassure les bailleurs de fonds, le personnel et les communautés, et protège l’œuvre de la personne fondatrice au-delà de sa présence dans l’organisation.

Le rapport offre une synthèse d’études, de contributions du secteur, et de témoignages de fondateurs.trices canadien.ne.s et d’administrateurs.trices. Il s’inscrit dans les Normes d’Imagine Canada, le programme de normes pour les OBNL le plus reconnu pour le renforcement de la gouvernance et des opérations des organismes.