Les répercussions de la COVID-19 se font sentir sur les organismes caritatifs qui, partout au pays, tentent de poursuivre leurs missions malgré la double crise, sanitaire et économique.
Notre recherche révèle que, depuis le début de la pandémie, 42 % des organismes caritatifs ont créé de nouveaux programmes et que 54 % d’entre eux effectuent maintenant en ligne la prestation des programmes qu’ils offraient autrefois en personne. Dans d’autres cas, des organismes ont été contraints de suspendre ou d’abandonner leurs programmes. Cet article de blogue, axé sur les modifications apportées à leurs programmes et à leurs services par les organismes caritatifs en réponse à la pandémie, est le dernier d’une série consacrée aux témoignages sur les répercussions de la COVID-19 subies par le secteur.
*Avant de lire ce blogue, nous vous encourageons à montrer votre soutien pour le secteur en envoyant un lettre au PM Justin Trudeau. Nous lui demandons de mettre en œuvre un programme de subventions pour la résilience du secteur, qui fournira une bouée de sauvetage vitale et permettra aux organismes de bienfaisance et sans but lucratif d'aider les collectivités durant la pandémie et lors du rétablissement. Ajoutez votre voix*
1. Préconiser une approche inclusive de la COVID-19
La Burnaby Association for Community Inclusion, qui sert les personnes ayant une déficience développementale et leurs familles dans le Grand Vancouver, est une habituée du travail de plaidoyer. Au début de la pandémie de COVID-19, elle a cependant orienté ce travail dans une nouvelle direction : s’assurer que la réponse à la COVID-19 est inclusive. Par exemple, elle a sensibilisé les autorités de la santé publique à l’importance de la prise en compte des besoins des patients ayant une déficience développementale par les protocoles de triage des patients des hôpitaux.
2. Trouver de nouvelles méthodes de soutien des citoyens vulnérables
La WISH Drop-In Centre Society soutient les travailleuses du sexe du quartier Downtown Eastside de Vancouver. Un grand nombre de ces femmes sont maintenant sans revenu, à un moment où les espaces sûrs pour les femmes sont moins nombreux, ce qui les rend plus vulnérables au vol et à l’exploitation. Face à cette situation, la WISH a converti le parc de stationnement, situé derrière son centre d’accueil et ses bureaux, en espace de répit 24 heures sur 24 pour les femmes. Cet espace comporte des toilettes, permet l’éloignement social et offre un service de témoins pairs pour prévenir les surdoses accidentelles.
3. Pas de camp cet été — du moins en personne
En Nouvelle-Écosse, le Brigadoon Village, le plus grand camp du Canada spécialisé dans les maladies pédiatriques, a pris la décision difficile d’annuler cette année tous les programmes offerts en personne à son camp, après avoir consulté les professionnels de la santé publique et sa communauté médicale. Par conséquent, plus de 800 enfants seront privés de l’expérience magique du camp. Son équipe a cependant créé un « Village virtuel » et offrira de son mieux des programmes en ligne pour aider les enfants à communiquer avec la communauté, à se sentir autonomes et à mieux comprendre leur diagnostic.
4. Trouver de nouveaux modèles de fonctionnement
À Saskatoon, la Community Legal Assistance Services for Saskatoon Inner City (CLASSIC) est une clinique juridique communautaire qui offre normalement ses services en tandem avec son programme de formation et d’éducation, dont l’enseignement par l’expérience dispensé aux étudiants en droit et en travail social leur donne droit à des crédits de cours. Quand ces étudiants n’ont plus été autorisés à travailler dans ses locaux en raison des politiques de l’Université, la CLASSIC a dû adapter son modèle de prestation de services, désormais exclusivement mis en œuvre par son personnel et, après avoir brièvement cessé d’accepter de nouveaux dossiers, elle continue de servir les membres de la communauté de Saskatoon à faible revenu, marginalisés et vulnérables.
5. Le spectacle ne peut pas continuer
Le Tap Centre for Creativity est un organisme artistique qui soutient les artistes en début de carrière et qui organise des événements culturels à London (Ontario). Les règles de l’éloignement social l’ont contraint à annuler les représentations théâtrales, les expositions, les cours et son festival annuel, Ting Comic and Graphic Artist, qu’il avait planifiés. Il continue d’offrir un contenu limité en ligne, mais il prévoit une lente reprise de ses activités à cause des répercussions financières de la COVID-19.
6. Maintenir le cap
Le Knowledge Network de la Colombie-Britannique, un réseau de télévision financé par les fonds publics, a pris la décision délibérée et publique de ne pas modifier ses programmes en réponse à la COVID-19. Le réseau a estimé que le public subirait une surcharge d’information sur la pandémie et a décidé de jouer le rôle d’oasis dans le déluge.
7. Se surpasser au service des enfants
Les programmes du Boys and Girls Club of Central Vancouver sont axés sur les interactions en face à face avec les enfants et les adolescents. En plus de maintenir ses programmes habituels sous forme numérique, son équipe trouve également des fonds pour offrir une aide alimentaire. Celle-ci ne fait pas partie de ses services habituels, mais l’équipe pense qu’elle poursuivra ainsi sa mission en aidant ses clients le plus possible dans ce nouveau contexte.
Bien que la société cible actuellement la COVID-19, les causes qui sont la raison d’être des organismes de bienfaisance, des organismes sans but lucratif et des entreprises sociales n’ont pas disparu pour autant. Les organismes de tout le secteur effectuent un travail admirable pour continuer de remplir leurs missions face à d’immenses défis. Nous poursuivrons notre travail de sensibilisation à ces défis, ainsi que notre lutte pour obtenir des mesures de soutien gouvernementales qui permettront aux organismes de survivre à la pandémie et de contribuer à façonner la relance.
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