Les professionnels aguerris du secteur sans but lucratif connaissent sans doute très bien les divers programmes et systèmes de subventions.
Toutefois, tout cela peut paraître accablant et déroutant pour toute personne qui entame sa carrière dans le domaine, voire qui tente d’exercer cette nouvelle fonction.
Voyons ce qu’il en est : Que sont les subventions exactement et comment peut-on les trouer?
En quoi consistent les subventions à but non lucratif?
Les subventions et, par extension, la rédaction de demandes de subventions renvoient au processus consistant à demander du financement à des fondations, des entreprises, des organismes gouvernementaux ou des organisations communautaires. Les subventions peuvent prendre différentes formes, allant de services en nature à de l’aide financière d’un fournisseur en particulier, en passant par un simple financement. Elles peuvent généralement être classées en fonction du type d’institution qui fournit les fonds : subventions gouvernementales (à l’échelle fédérale, provinciale ou municipale), subventions de fondations et subventions d’entreprises.
Il s’agit essentiellement d’argent (affecté à certaines activités ou non) qui pourrait vous aider à financer la prochaine grande initiative de votre organisme sans but lucratif. En fait, de nombreux organismes du secteur sans but lucratif dépendent des subventions pour lancer de nouvelles initiatives, et même pour payer leurs coûts de fonctionnement de base. En général, la plupart des subventions visent à soutenir financièrement une fonction ou un projet en particulier plutôt qu’un organisme dans son ensemble, d’où le caractère essentiel de la spécificité!
Comment dénicher des subventions?
La manière de trouver des subventions dépendra souvent de votre type d’organisme et de votre emplacement géographique.
Un bon point de départ est toujours votre fondation communautaire locale. Ces fondations auront pour la plupart une liste détaillée des programmes qu’elles soutiennent en ce moment et des subventions qu’elles ont accordées récemment.
Pour toujours être au courant de ce qui se passe dans la sphère des subventions, il est judicieux de mettre en place des alertes Google pour ne manquer aucune nouvelle à propos de nouvelles subventions ou de nouveaux programmes. Voici quelques mots-clés à utiliser pour créer vos alertes :
- Soutien financier
- Subvention/Subventions
- Possibilités de financement
- Demandes de subvention
- Rédaction de demandes de subvention
La liste est longue.
Une autre méthode clé consiste à utiliser un annuaire des subventions fiable. Certaines plateformes sont offertes gratuitement aux organismes sans but lucratif, d’autres sont payantes. Une plateforme comme Connexion subvention offre la possibilité de s’abonner au mois ou d’utiliser gratuitement une version limitée dans les bibliothèques locales et les centres de ressources partout au Canada. Il peut également être utile de s’inscrire aux listes de diffusion par courriel des fondations pour être au courant du lancement de nouveaux programmes et financements auxquels votre organisme pourrait être admissible.
Enfin, il peut être très utile de faire partie de groupes communautaires en ligne ou en personne qui réunissent des professionnels en rédaction de propositions de subventions pour échanger sur les subventions à venir. Alors, vérifiez s’il existe un tel groupe dans votre région ou songez à créer votre propre groupe!
Rédaction de votre proposition de subvention
Maintenant que vous savez où dénicher des possibilités de subventions, le moment est venu d’obtenir le financement.
Pour obtenir une subvention en particulier, votre organisme sans but lucratif ou communautaire doit rédiger une demande ou une proposition. Ce document explique non seulement à quoi serviront les fonds, mais aussi quelles seront les incidences sur votre organisme et sur les communautés que vous servez si vous obtenez la subvention. La clé du succès réside dans les propositions que vous présenterez.
Alors, qu’est-il important d’inclure?
Tenez compte de votre auditoire
Lors de la rédaction de votre proposition, il est primordial de tenir compte des personnes qui l’évalueront. Par exemple, si vous demandez une subvention gouvernementale, vous devez garder en tête que, étant donné que le montant du financement sera plus important, vous aurez à fournir des renseignements très détaillés sur la manière dont les fonds seront utilisés, sur le budget de votre projet et sur les répercussions à long terme, car les subventions publiques proviennent des impôts payés par les contribuables.
Dans le cas d’une subvention d’entreprise, il peut être judicieux de vous concentrer sur le profil de votre organisme et de mettre l’accent sur votre impact au sein de la communauté ainsi que sur les liens que vous entretenez avec les régions où vivent et travaillent les employés de l’entreprise.
Si vous ne savez pas exactement à qui vous vous adressez, songez à appeler le bailleur de fonds ou à organiser une réunion avec lui pour en savoir plus sur ses intérêts, les types de projets qu’il a financés dans le passé et d’autres éléments importants que vous devez inclure dans votre demande. De nombreux bailleurs de fonds publient aussi en ligne une liste des projets financés, une ressource qu’il peut s’avérer utile de consulter lors de la préparation de votre demande de subvention.
Enfin, peu importe le type de bailleur de fonds, il faut toujours, toujours, toujours examiner leurs préférences et directives avant de commencer à rédiger votre demande, puis veiller à les respecter. N’oubliez pas que les bailleurs de fonds reçoivent des milliers de demandes chaque année, et sachez qu’une grande majorité de celles-ci sont rejetées pour la simple raison que les demandeurs n’y étaient pas admissibles au départ ou qu’ils n’avaient pas respecté les directives concernant la manière de préparer la demande.
Que voulez-vous dire en réalité?
Comme dans les autres formes de documents écrits, il est essentiel d’élaborer un récit cohérent à transmettre au lecteur, dans ce cas-ci, le bailleur de fonds. En rédaction de propositions de subvention, moins, c’est plus. Le fait d’inclure trop de détails qui n’ont aucun lien avec votre projet risque de semer la confusion chez votre lecteur et pourrait laisser croire que votre projet n’est pas encore mûr pour un financement.
Un petit conseil utile pour commencer : utilisez une feuille de travail sur laquelle vous noterez vos arguments et les principaux éléments d’information à inclure dans votre demande.
Chaque élément que vous incluez dans votre proposition doit être directement lié à votre organisme, à l’initiative pour laquelle vous souhaitez obtenir du financement et aux préférences de financement du bailleur de fonds, et contribuer à faire comprendre à ce dernier pourquoi votre organisme est digne de cette subvention.
Chaque élément d’information doit non seulement être lié à votre projet, il doit aussi contribuer à transmettre le message au sujet des retombées de votre projet.
Des données, des données et encore des données
Grâce au rapport annuel de votre organisme, vous avez probablement déjà accès à des statistiques, des études de cas et des rapports d’impact au sein de votre organisme sans but lucratif ou communautaire. En incluant dans votre demande des points de données et des études de cas, vous pouvez fournir des exemples concrets de ce que votre organisme apporte à la communauté qui l’entoure.
Ces données montrent non seulement l’importance de votre organisme, mais aussi sa capacité à rendre compte de son impact sur votre collectivité. Tous ces facteurs deviennent très importants une fois que la subvention vous a été accordée, notamment lors des processus de reddition de compte et de gérance. Vous devrez démontrer que vous avez dépensé l’argent comme indiqué dans votre proposition, en mettant en évidence l’incidence que le financement a eue sur le travail de votre organisme.
Les organismes subventionnaires aiment toujours voir un organisme qui est bien préparé et organisé avec données à l’appui, mais prenez garde de ne pas submerger le lecteur avec trop de faits ou de statistiques. Assurez-vous que vos points de données sont pertinents et produisent l’effet escompté en déterminant s’ils sont directement liés à votre proposition et s’ils sont faciles à expliquer.
N’oubliez pas l’étape de la relecture!
C’est dans les détails que se gagnent ou se perdent des subventions. Il est toujours important de jeter un deuxième regard sur votre demande pour confirmer que le message est clair, que les données sont pertinentes et que vous cernez bien l’importance de la cause.
Il peut être très utile d’avoir un partenaire spécialisé en relecture et en correction d’épreuves, car cette personne peut vous donner d’autres idées et points de vue relativement à votre demande. À défaut d’avoir un spécialiste en relecture, des applications comme Scribens ou Bonpatron pour corriger l’orthographe, la grammaire, la syntaxe et la clarté générale en français, ou Grammarly dans le cas des textes en anglais, peuvent s’avérer utiles.
Enfin, une astuce que je recommande toujours aux rédacteurs est de recourir à un service audio ou à la fonction de lecture de Google Translate pour entendre une lecture de leur texte. On est beaucoup plus susceptible de relever des erreurs ou des phrases maladroites en écoutant le texte lu à voix haute, et cette méthode est particulièrement utile à ceux qui n’ont pas une deuxième paire d’yeux pour réviser.
Si vous avez besoin d’aide pour rassembler vos idées avant de commencer à rédiger votre proposition, remplissez notre trousse d’outils pour la préparation d’une demande de subvention. Vous y trouverez des conseils de rédaction convaincants.
Nos auteurs invités s’expriment à titre personnel. Leurs opinions ne reflètent pas nécessairement celles d’Imagine Canada.
Delainey Lockett est une maniaque de l’organisation qui se passionne pour les processus et les politiques. Lorsqu’elle n’est pas en train « d’éteindre des feux » au travail, elle enseigne à d’autres comment en allumer en faisant du bénévolat auprès des Guides du Canada. Elle est spécialiste de la direction des ventes chez Keela, une plateforme canadienne de gestion des donateurs (gestion des relations-clients, ou CRM) qui offre des outils puissants pour communiquer avec vos donateurs, mobiliser vos bénévoles et faire connaître votre organisme sans but lucratif. Keela, la seule plateforme de CRM dotée d’outils d’intelligence artificielle pour la collecte de fonds, vous aidera à recueillir plus d’argent.