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Malgré des obstacles plus importants et les attentes plus élevées des bailleurs de fonds, les OBNL dirigés par des personnes noires, autochtones et racisées font figure de proue en matière de promotion de l’équité, de la diversité et de l’inclusion

Malgré des obstacles plus importants et les attentes plus élevées des bailleurs de fonds, les OBNL dirigés par des personnes noires, autochtones et racisées font figure de proue en matière de promotion de l’équité, de la diversité et de l’inclusion

Press release

Le manque de ressources, de capacité et d’engagement nuit aux progrès collectifs du secteur en matière d’équité, de diversité et d’inclusion, selon une récente étude.

 

Toronto, le 6 juillet, 2023 – Les organismes de bienfaisance et les organismes à but non lucratif (OBNL) appuient massivement les principes d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI), mais quand il est question d’actions concrètes, bon nombre d’entre eux n’en font pas assez pour intégrer et promouvoir l’EDI. Ce constat, tiré de l’étude Changer la dynamique du pouvoir : équité, diversité et inclusion dans le secteur à but non lucratif, est un signal d’alarme clair que l’EDI n’est pas une grande priorité pour les organismes de bienfaisance et les OBNL. 

Cette nouvelle étude, financée par la Banque Scotia et dirigée par le Collectif pour une relance équitable, un regroupement d’organisations dont l’objectif est de faire progresser l’équité dans le secteur à but non but lucratif, s’est penchée sur l’état des pratiques axées sur l’EDI dans plus de 1 650 organismes de bienfaisance et OBNL de partout au Canada. 

Au cours des trois dernières années, la pandémie de COVID­‑19, les innombrables cas de racisme hautement publicisés, l’islamophobie et d’autres formes de discrimination, sans oublier la bouleversante “découverte” de sépultures anonymes d’enfants sur les terrains d’anciens pensionnats autochtones, ont mis en évidence les inégalités systémiques dans notre société. 

« Bon nombre d’organismes de bienfaisance et d’OBNL ont réagi en s’engageant à changer les choses à l’aide de stratégies axées sur l’EDI »,  a dit Pascal Lépine, président du conseil d’administration d’Imagine Canada. « Or, l’étude révèle que si la plupart des organisations s’efforcent d’améliorer leurs pratiques, seule une minorité d’entre elles ont fait de l’EDI une réelle priorité. »

Du recrutement et à la rétention du personnel jusqu’à la manière dont les organisations utilisent les données au sujet de leurs bénéficiaires, l’étude révèle des écarts importants dans les pratiques axées sur l’EDI en fonction des variables telles que les personnes qui dirigent les organisations, le niveau d’engagement envers l’EDI, l’intentionnalité des actions et les défis à surmonter en matière de ressources et de capacités. Toutefois, l’étude démontre qu’il existe clairement des moyens de s’améliorer, notamment en mettant sur pied des groupes de travail sur l’équité et en s’inspirant des pratiques des leaders noirs, autochtones et racisés dont les organisations montrent la voie en appliquant concrètement les principes d’EDI.

« Que des organisations dirigées par des personnes noires, autochtones et racisées soient les chefs de file de l’avancement de l’EDI au sein du secteur tout en luttant contre la discrimination systémique qu’elles souhaitent éradiquer en étonnera peut-être plusieurs. Mais ce n’est pas du tout surprenant pour nous qui appartenons à des groupes en quête d’équité; nous sommes depuis toujours bien conscients de cette réalité », a déclaré Kris Archie, présidente-directrice générale du Circle on Philanthropy (Le Cercle) et membre du Collectif pour relance équitable. « Maintenant que la preuve en est faite, nous demandons aux OBNL, en particulier à ceux qui sont dirigés par des personnes issues des peuples colonisateurs, de s’engager à promouvoir l’EDI au sein de notre secteur et dans la société en général. Nous demandons également aux bailleurs de fonds de soutenir les OBNL de manière équitable afin que toutes les organisations puissent se concentrer sur ce travail important. »

« La discrimination systémique demeure un obstacle majeur à l’atteinte de l’équité. L’enrayer doit être à la base de tout progrès en matière d’EDI au sein du secteur et dans la société », a précisé amanuel melles, directeur général du Réseau pour l’avancement des communautés noires et membre du Collectif pour une relance équitable. « Le secteur doit tenir compte de ces constatations, entamer la discussion sur l’importance de l’EDI et apprendre comment mettre en œuvre des pratiques concrètes axées sur l’EDI dans la gouvernance et la gestion, dans les programmes et les services ainsi que dans les collaborations. C’est la raison pour laquelle le Réseau a demandé que le Collectif pour une relance équitable mène cette étude: car nous croyons qu’elle peut favoriser un véritable mouvement vers une plus grande équité et une plus grande justice. »

 

PRINCIPAUX CONSTATS

Les organisations dirigées par des personnes noires, autochtones et issues d’autres communautés sous-représentées en font plus pour faire progresser l’EDI. Ceci même si leurs services s’adressent à certaines des communautés les plus vulnérables, que les attentes à leur égard sont plus élevées et qu’elles font face à des obstacles plus importants.

Ces organisations devancent les organisations dirigées par des personnes blanches dans presque toutes les mesures favorisant l’EDI de l’enquête. Et ce, malgré le fait qu’elles offrent des services à certaines des populations les plus dans le besoin, qu’elles disposent généralement de moins de ressources que les organisations dirigées par des personnes blanches et que les bailleurs de fonds soient plus exigeants à leur égard. Ce constat laisse supposer que les préjudices découlant d’un manque d’équité, de diversité et d’inclusion ont une incidence sur l’engagement d’un.e dirigeant.e à vouloir changer les choses.

Des ressources insuffisantes et un manque d’engagement nuisent aux progrès collectifs du secteur en matière d’EDI.

Pour promouvoir des pratiques axées sur l’EDI, il faut investir temps et ressources. Puisque de nombreuses organisations sont mises à rude épreuve par une augmentation de la demande alimentée par l’inflation et par un sous-financement chronique, on ne s’étonnera pas que les organisations qui ont répondu à l’enquête indiquent que les principaux obstacles à l’intégration des principes d’EDI dans leur travail sont le manque de ressources et les défis liés aux capacités. Cependant, le fait que les organisations dirigées par des personnes noires, autochtones et issues d’autres communautés sous-représentées soient les chefs de file en matière d’EDI montre qu’il faut faire preuve d’intentionnalité et d’engagement. Les résultats de l’enquête montrent clairement que de nombreuses organisations dirigées par des personnes blanches, en particulier les organisations de petite et de moyenne taille, sont à la traîne dans ces domaines, car elles sont moins susceptibles d’adopter des mesures concrètes favorables à l’équité ou de suivre explicitement les progrès réalisés au fil du temps.

Les bailleurs de fonds peuvent favoriser le changement : en plus de revoir leurs pratiques de financement, ils peuvent user de leur pouvoir et de leur privilège pour promouvoir l’EDI.

Les organisations dirigées par des personnes noires, autochtones et issues d’autres communautés sous-représentées sont plus susceptibles de rencontrer des difficultés relatives au financement (p. ex., manque de financement à long terme et de financement de base). En même temps, ils semblent que depuis la pandémie les attentes des bailleurs de fonds en matière d’EDI soient plus grandes à l’égard de ces organisations qu’à l’égard des organisations dirigées par des personnes blanches, et ce, malgré le fait que l’étude montre que les organisations dirigées par des personnes blanches sont celles qui sont à la traîne en ce qui concerne les pratiques axées sur l’EDI. Les bailleurs de fonds doivent revoir leurs pratiques de financement afin de cesser de discriminer les organisations dirigées par des personnes en quête d’équité, et ils doivent aussi utiliser leur pouvoir et leur privilège pour contribuer à faire progresser l’EDI.

« La Banque Scotia est fière d’appuyer cette importante étude menée par le Collectif pour une relance équitable afin de mieux comprendre les pratiques actuelles en matière d’équité des organismes à but non lucratif au Canada », a déclaré Meigan Terry, Première vice-présidente et chef, Impact social, durabilité et communications. « La première étape pour rendre les organismes et les communautés plus équitables consiste à connaître l’ampleur des disparités existantes. L’étude constitue une étape importante pour doter les OBNL de capacités relatives à l’équité et nous espérons que ce rapport contribuera à créer un secteur des OBNL plus inclusif et à favoriser des approches qui mèneront à de réels changements sociaux. »

 

APPEL À L’ACTION À L’INTENTION DU SECTEUR À BUT NON LUCRATIF

Les OBNL doivent revoir leurs pratiques et en faire plus pour favoriser l’équité. Ce processus commence à l’interne. Il s’agit d’abord de reconnaître l’importance de l’EDI, chercher des appuis (y compris des parties prenantes externes), d’évaluer la situation actuelle de l’organisation incluant que ses forces et ses lacunes, d’élaborer un plan d’action et mettre en œuvre ce plan avec intentionnalité. Plus que tout, les organisations doivent comprendre que l’équité est primordiale dans toutes les organisations, quelle que soit leur mission, et qu’il est impératif d’œuvrer à sa promotion de manière authentique. Ce travail doit être intersectionnel et impliquer les leaders noirs et autochtones ainsi que ceux issus d’autres communautés sous-représentées.

APPEL À L’ACTION À L’INTENTION DES BAILLEURS DE FONDS PRIVÉS ET PUBLICS

Le secteur à but non lucratif subit d’énormes pressions pour répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux. Les organisations souffrent d’un sous-financement chronique et peinent à répondre aux besoins de base de millions de personnes chaque jour. Les bailleurs de fonds ont un rôle de premier plan à jouer en soutenant financièrement les organisations dans leur cheminement vers l’EDI et, ce qui est tout aussi important, en mettant en place des pratiques et des systèmes qui ne désavantagent pas les organisations en quête d’équité. Les bailleurs de fonds doivent cesser de faire porter le fardeau de l’EDI aux groupes en quête d’équité. Si les bailleurs de fonds se soucient vraiment de créer des communautés équitables et inclusives, ils doivent revoir leurs politiques et leurs pratiques afin de placer l’équité au cœur de leurs principes et financer les organisations du secteur à but non lucratif de manière équitable.

MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE

Au total, 1 655 dirigeant.e.s d’organismes de bienfaisance et d’organismes à but non lucratif de partout au Canada ont participé à l’enquête comparative sur l’équité menée en ligne du 18 août au 31 octobre 2022. L’enquête se penchait sur les questions suivantes : la manière dont les organisations intègrent les principes d’EDI dans leur travail, le rôle des groupes de travail sur l’équité dans la promotion de l’EDI, les facteurs qui favorisent ou qui entravent les efforts des organisations dans l’application des principes d’EDI et le rôle de la direction dans la promotion de l’EDI.

Les résultats complets sont présentés dans un rapport disponible à l’adresse suivante : imaginecanada.ca/fr/recherche/projet-analyse-comparative-equite

REMERCIEMENTS

Le projet d’analyse comparative en matière d’équité a été proposé par le Réseau pour l’avancement des communautés noires. Sa réalisation a été rendue possible grâce au soutien de notre partenaire principal, la Banque Scotia. Nous tenons également à remercier notre partenaire sectorielle, la Société canadienne de la Croix-Rouge, ainsi que nos partenaires du savoir, Fondations communautaires du Canada et KCI.

Partenaire principal

Banque Scotia logo

Partenaire sectoriel



Canadian Red Cross logo

Partenaires du savoir

Fondations communautaires du Canada logo

     KCI logo

 

À PROPOS DU COLLECTIF POUR UNE RELANCE ÉQUITABLE

Le Collectif pour une relance équitable est un regroupement d’organismes à but non lucratif composé des organisations suivantes : ASE Community Foundation for Black Association musulmane du Canada, Association nationale des centres d’amitié, Canadians with Disability, Egale Canada, Fondation canadienne des femmes, Fondation pour les communautés noires, Fondations communautaires du Canada, Fondations philanthropiques Canada, Imagine Canada, Le handicap sans pauvreté, Ontario Nonprofit Network, Pillar Nonprofit Network, PolicyWise for Children & Families, Réseau pour l’avancement des communautés noires, Société canadienne de la Croix-Rouge,  et The Circle on Philanthropy and Aboriginal Peoples in Canada.

À propos d’Imagine Canada

Imagine Canada est un organisme de bienfaisance national dont la cause est la place du bien commun au Canada. Nous travaillons pour amplifier le rôle des organismes caritatifs et à but non lucratif ainsi que les entrepreneurs sociaux dans la définition, la construction et l’enrichissement de notre pays et des collectivités qu’ils soutiennent partout dans le monde. Depuis plus de dix ans, les études d’Imagine Canada sur l’investissement communautaire des entreprises offrent un regard unique sur les pratiques et les outils actuels qui permettent d’avoir un réel impact social. 

Logo: Imagine Canada

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Pour en savoir plus : 

Émilie Pontbriand

Gestionnaire principale, marketing et relations externes (bilingue)

epontbriand@imaginecanada.ca