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La période des fêtes, la saison des palmarès

La période des fêtes, la saison des palmarès

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Ça y est, le temps des fêtes est à nos portes. Et qui dit période des fêtes, dit publication des classements d’organismes de bienfaisance. Cela fait quelques années déjà qu’Imagine Canada s’est prononcé au sujet de ces inévitables listes qui tentent de comparer la performance de divers organismes caritatifs. Nous avons donc pensé que le moment était venu d’aborder de nouveau la question des classements annuels cette année, étant donné que la pandémie mondiale de COVID 19 a eu pour effet de hausser les enjeux en ce qui concerne les dons des fêtes.

Bon an mal an, 40 % des dons individuels sont versés au cours des six à huit dernières semaines de l’année. On ne peut donc pas nier l’importance de la saison des dons. Malheureusement, en 2020, cet élan de soutien montre des signes de fléchissement. Lors d’une enquête de l’Angus Reid Institute menée en septembre, 37 % des Canadiens ont déclaré avoir fait moins de dons depuis le début de la pandémie. De plus, un sondage réalisé par Mackenzie Investments en novembre révèle que 40 % des répondants avaient diminué le montant des dons de bienfaisance qu’ils comptaient verser cette année en raison des répercussions financières de la pandémie de COVID 19. Voilà des signes alarmants à ce moment de l’année où les organismes de bienfaisance ont le plus besoin du soutien des Canadiens.

Entrent maintenant en jeu ces fameux ‘palmarès’.

Il faut reconnaître que les évaluations et les classements donnent aux Canadiens ce qu’ils recherchent – un moyen facile et rapide de faire un choix parmi les nombreux organismes de bienfaisance qui les sollicitent chaque année. On entend souvent des donateurs qui se demandent quels organismes ils devraient soutenir. En examinant une liste des dix meilleurs organismes ou en cherchant les organismes qui ont obtenu un A+, ils ont le sentiment que quelqu’un a joué un rôle de juge impartial et évalué le rendement de l’organisme.

Depuis toujours, Imagine Canada se dit préoccupé quant aux méthodologies utilisées pour établir ces classements. Par exemple, le rapport 2019 Charity 100 publié par MoneySense indique que « MoneySense évalue les organismes de bienfaisance canadiens en fonction de deux critères principaux : les finances et la transparence ». Il n’est fait mention nulle part des retombées des programmes. Rien à ce sujet. Nous estimons qu’aucune évaluation crédible et pertinente des organismes ne peut faire fi de la raison même de leur existence. C’est comme si on évaluait le rendement d’une automobile sans parler de la consommation d’essence, de la performance du moteur, de la qualité et la fiabilité.

D’autres, comme Charity Intelligence, ont tenté d’intégrer la question des retombées dans leur système d’évaluation. Comptant pour 20 % de la note, le critère des « retombées sociales » se veut une avancée vers l’introduction de la tâche très difficile de comparer les retombées de centaines de programmes les uns par rapport aux autres. Certes, on est en droit de se demander si le rendement social sur l’investissement est le seul indicateur valable pour mesurer les retombées, mais nous reconnaissons que le seul fait d’aborder la question des retombées sur la société est un bon pas en avant.

Dernièrement, Charity Intelligence a publié sa liste 2020 des organismes qui ont généré le plus de retombées (2020 Top Impact Charities). Dans son communiqué, Charity Intelligence déclare ce qui suit : Les Canadiens ont versé 17 milliards de dollars à des organismes de bienfaisance l’an dernier, mais une part importante de cette somme est gaspillée, et versée aux mauvais organismes. D’après notre étude, jusqu’à 40 % des dons peuvent être gaspillés par des donateurs qui se laissent guider uniquement par la réputation de l’organisme ou tiennent trop compte des salaires ou des frais d’administration. [TRADUCTION LIBRE]

Imagine Canada est en profond désaccord avec ce sous-entendu que 6,8 milliards de dollars sont gaspillés et craint fortement que, à un moment où le secteur a besoin du soutien des donateurs, le fait de laisser entendre qu’il y a de « mauvais organismes de bienfaisance » sur la base d’une méthodologie particulière ne sert pas les intérêts supérieurs des collectivités. Il est important de bien choisir ses mots lorsqu’on présente de l’information et, à notre avis, affirmer qu’il y a du gaspillage endémique dans le secteur caritatif est préjudiciable aux organismes du secteur et nuit à la confiance que les Canadiens ont dans notre secteur.

Nous continuons d’encourager la transparence et la divulgation de l’information dans le secteur caritatif et sans but lucratif et nous convenons que les Canadiens doivent avoir accès à des données pertinentes et utiles pour faire des choix éclairés. Toutefois, nous sommes préoccupés par le fait que l’évaluation des organismes de bienfaisance ne fournit pas des données complètes et contextuelles, et nous pensons que ces « palmarès des meilleurs organismes de bienfaisance » ont des limitations qui peuvent, malheureusement, dresser un portrait incomplet du travail extraordinaire accompli par les organismes du secteur.

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