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Un récent sondage fait le point sur des idées préconçues à propos du secteur des OBNL

Un récent sondage fait le point sur des idées préconçues à propos du secteur des OBNL

Une femme discute des résultats avec un client
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Au cours de la dernière année, avec l’appui de BMO, nous avons réalisé une série de sondages d’opinion publique afin de comprendre les perspectives et les attitudes du public à l’égard du secteur de la bienfaisance et à but non lucratif. Nous nous sommes intéressé.e.s à divers aspects, notamment aux points de vue sur les frais administratifs et les salaires en passant par la compréhension du travail des OBNL et le niveau de confiance envers eux. Dans ce billet, nous vous présentons des points clés de notre plus récent sondage national.

Confiance envers les organismes caritatifs

Au cours des dernières années, lorsque les médias se sont intéressés au secteur de la bienfaisance et à but non lucratif, c’est souvent pour en parler sous un angle négatif. Remise en question des salaires des cadres, l’utilisation des dons et la fixation sur les frais administratifs, sans aucun doute, les OBNL sont scrutés à la loupe. Cette représentation négative est susceptible d’avoir un effet sur la confiance envers le secteur. Ainsi, selon le baromètre de confiance Edelman 2024 (en anglais), les ONG (un acronyme bien connu à l’international pour faire référence aux OBNL indépendants du gouvernement) jouissent d’une certaine confiance dans 12 des 28 pays sondés. Au Canada, le niveau de confiance est considéré comme neutre à 55 points, une légère augmentation de deux points par rapport à 2023.  
 
Cependant, le sondage que nous avons mené plus tôt cette année offre un portrait plus nuancé.
 
Ainsi, dans ce sondage, sept personnes sur dix affirment faire confiance aux organismes de bienfaisance, de manière générale.
 
Cette proportion est encore plus élevée au Québec où le niveau de confiance envers le secteur de la bienfaisance et des OBNL est le plus élevé au pays (74 %). Les personnes vivant dans un ménage à revenu élevé démontrent le même niveau élevé de confiance (74 %). Ce groupe augmente ses dons aux organismes de bienfaisance chaque année. En ce qui concerne les allégeances politiques, les personnes appuyant le Bloc Québécois sont plus susceptibles que les autres de faire confiance à notre secteur (80 %).
 
En même temps, d’autres groupes affichent un niveau de confiance moindre. Les gens dans les Prairies font moins confiance aux organismes de bienfaisance (62 %) que le reste de la population canadienne. Parmi les différents groupes d’âge, les gens de la génération X (nés entre 1966 et 1980) sont moins susceptibles (62 %) de faire confiance aux organismes de bienfaisance, tout comme les personnes qui appuient le Parti conservateur (62 %).

Importance du secteur et efficience opérationnelle

De manière générale, la taille et l’impact du secteur caritatif sont plutôt mal connus de la population. Par conséquent, notre secteur n’est pas reconnu à sa juste valeur. Ainsi, selon notre plus récent sondage, seulement 33 % des personnes sondées indiquaient savoir que le Canada compte 170 000 OBNL, dont 86 000 organismes de bienfaisance, qui fournissent des services dans des collectivités partout au pays. Dans le même esprit, moins d’un.e répondant.e sur quatre savait que notre secteur est un moteur économique qui contribue pour 8,3 % au PIB national. Enfin, le fait que les organismes de bienfaisance et OBNL emploient environ 2,4 millions de personnes au pays, soit plus de 10 % de tou.te.s les travailleurs.euses au Canada, est aussi peu connu.
 
Pourtant, la majorité de la population (75 %) est bien consciente que des millions de personnes au Canada, y compris des personnes en difficulté, dépendent tous les jours des services offerts par les organismes de bienfaisance et les OBNL. Qui plus est, la vaste majorité de la population canadienne (81 %) croit que ces services sont indispensables pour le bien-être du pays et de ses citoyen.ne.s. Cette conviction est largement partagée, tous groupes d’âge, régions et niveaux de revenu confondus.
 
Autre résultat intéressant, trois quarts des personnes sondées affirment que l’augmentation générale de la demande pour les services caritatifs est causée par les conditions économiques. Enfin, six Canadien.ne.s sur dix conviennent que les organismes de bienfaisance travaillent de manière aussi efficiente que possible et qu’ils tentent d’optimiser l’utilisation de leurs ressources. Seule une petite part (10 %) n’est pas d’accord avec cette affirmation.

Salaires et frais administratifs

Aussi malheureux soit-il, le fait que les salaires dans le secteur des OBNL sont généralement inférieurs à ceux offerts par les entreprises et les entités gouvernementales est bien connu. Cette réalité s’explique, entre autres, par l’absence de financement de base et la pression subie pour maintenir les frais administratifs à un bas niveau.
 
Pourtant, la population canadienne est en faveur d’une rémunération équitable pour les travailleurs.euses du secteur. Selon notre dernier sondage, les Canadien.ne.s estiment que les personnes travaillant dans le secteur devraient recevoir une rémunération à la hauteur de leurs rôles et responsabilités. La proportion des répondant.e.s se disant d’accord avec cette position est quatre fois supérieure à celle des personnes en désaccord.
 
Près de la moitié des personnes sondées pensent que les salaires des employé.e.s dans le secteur des OBNL devraient correspondre à ceux payés par les organisations de taille comparable dans d’autres secteurs. C’est deux fois plus que les personnes en désaccord avec cet énoncé.
 
En outre, les Canadien.ne.s pensent que les OBNL et les organismes de bienfaisance doivent financer certains aspects de leur fonctionnement et payer pour les activités de collecte de fonds (78 %), les technologies (77 %), le recrutement de bénévoles (73 %), les salaires du personnel de programmes (70 %), les salaires du personnel responsable des collectes de fonds (69 %) et d’autres activités promotionnelles (70 %). Ces taux de réponse sont encore plus élevés parmi les personnes qui considèrent les services fournis par les organismes de bienfaisance comme étant essentiels, ou dont le niveau de confiance envers le secteur est plutôt élevé.
 
Même si les Canadien.ne.s comprennent que les organismes doivent prévoir un certain budget pour la rémunération de leur personnel, leur soutien diminue lorsqu’il est question du financement des salaires des PDG (45 %) et des membres de la direction (55 %). Ces taux semblent indiquer que les arguments en faveur des coûts de la direction ne sont pas pleinement acceptés ou compris par le public.
 
Dernier point : les frais généraux. Seulement une personne sur trois affirme que, dans l’ensemble, elle comprend les frais généraux réels des organismes de bienfaisance qu’elle avait soutenus. À l’opposé, 70 % disent n’avoir aucune idée. Les frais généraux ne seraient-ils pas aussi importants aux yeux du public que nous avons toujours présumé? Peut-être s’agit-il d’une préoccupation limitée à certains groupes comme les bailleurs de fonds?
 
Nous reconnaissons que ces résultats proviennent d’un seul sondage. Or, ils laissent entrevoir la possibilité de pousser notre compréhension des perspectives du public afin de déterminer si certains messages et langages peuvent contribuer à renverser le récit problématique traditionnel sur le secteur, centré de manière exagérée sur les coûts.
 

Nous remercions BMO de son soutien à ce projet.

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