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Budget 2021 : la réalité derrière la baisse moyenne des revenus de 16 % citée dans le budget 2021

Budget 2021 : la réalité derrière la baisse moyenne des revenus de 16 % citée dans le budget 2021

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En ce début de la phase de mise en œuvre du budget 2021, il importe de cibler de manière efficace les programmes destinés à soutenir le secteur sans but lucratif et caritatif. Tous les organismes de notre secteur n’ont pas été touchés de la même manière par la pandémie ou par les mesures prises en réponse à la crise. Nous croyons fermement que les nouvelles mesures d’aide fédérales devraient viser à aider les organismes qui en ont le plus besoin. 

Dans ce contexte, bien que nous notons avec satisfaction que des données tirées du sondage de notre Enquête sectorielle sont utilisées dans le récent budget fédéral, le chiffre cité ne représente pas de manière adéquate les défis d’une importante partie du secteur, ce qui est un sujet de préoccupation pour nous. La phrase suivante précède immédiatement l’annonce du Fonds de relance des services communautaires : « Des recherches récentes d’Imagine Canada indiquent qu’à la fin de 2020, l’organisme de bienfaisance moyen avait enregistré une baisse de revenus de 16 % ».

Les moyennes peuvent être des outils utiles dans les communications et les prises de décisions. La majorité des personnes comprennent les moyennes qui résument facilement une grande quantité d’informations. En revanche, l’utilisation des moyennes peut également être problématique, car elles ne brossent pas toujours un tableau complet ou nuancé. Nous croyons que c’est le cas du chiffre de 16 %. 

La reprise en K s’applique à notre secteur

Les inquiétudes à l’égard de ce que certains économistes dénomment la reprise en K ont fait récemment les manchettes. Le « K » est censé représenter les expériences extrêmement inégales vécues par certains groupes de personnes et certains secteurs de l’économie pendant la pandémie. Certains groupes et certains secteurs se tirent d’affaire, tandis que d’autres peinent énormément. Nos données démontrent clairement que c’est le cas dans le secteur caritatif. 

De nombreux organismes, dont les fondations et les organismes dont les revenus proviennent principalement de sources gouvernementales, sont demeurés relativement stables. Certains organismes (p. ex. ceux qui offrent des services dont le besoin se fait évidemment sentir d’urgence pendant la pandémie) ont même vu leurs revenus augmenter, bien que cette hausse s’accompagne habituellement d’une demande croissante pour leurs services. En revanche, les organismes des arts, de la culture et des loisirs et ceux qui dépendent des revenus gagnés ou des dons font face à d’importants défis. 

Le paragraphe de notre rapport qui faisait état du chiffre de 16 % décrivait également la nature complexe de la réalité sur le terrain et nous estimons important de présenter le contexte dans sa totalité : 

  • plus de la moitié des organismes caritatifs (55 %) ont signalé des baisses de revenus;
  • la baisse moyenne des revenus dans ce groupe était de - 43 %; 
  • la baisse médiane des revenus dans ce groupe était de - 40 %, autrement dit, la moitié des organismes caritatifs qui signalent des baisses de revenus subissent des baisses supérieures à 40 %. 

Par conséquent, plus de la moitié des organismes du secteur sont davantage soumis à rude épreuve que la moyenne de 16 % le donne à penser. Imagine Canada réclame depuis longtemps des politiques fondées sur des données probantes. Dans ce cas, les données démontrent clairement que de nombreux organismes sont aux prises avec des pertes de revenus qui menacent leur capacité de fonctionner; que de nombreux organismes font également face à des coûts plus élevés en s’efforçant avec peine de s’adapter aux circonstances changeantes et qu’ils sont également nombreux à investir massivement dans leur mission, au détriment d’investissements au bénéfice de leur viabilité à plus long terme. De nombreux organismes ont subi des baisses de revenus supérieurs à la moyenne ou n’ont pas été en mesure d’accéder aux programmes d’aide annoncés précédemment. 

Les nouveaux programmes annoncés dans le budget 2021, et plus particulièrement le Fonds de relance des services communautaires, doivent répondre aux besoins plus pressants des organismes situés dans la partie inférieure de ce « K ».