Aller au contenu principal

Priorités et défis pour les organismes à but non lucratif au quatrième trimestre de 2022

Priorités et défis pour les organismes à but non lucratif au quatrième trimestre de 2022

high five
Partager

En cette fin d’année 2022, le Canada continue de connaître des bouleversements sociaux et économiques importants. La pandémie de COVID‑19 ne fait plus les manchettes, mais ses conséquences se font toujours sentir à bien des égards. Dans ce contexte difficile, les organismes à but non lucratif (OBNL) font tout en leur possible pour servir leurs collectivités. Un grand nombre d’entre eux déclarent également prendre des mesures pour améliorer l’environnement de travail du personnel. Dans cette plus récente édition de notre série de blogues trimestriels, nous abordons certaines des tendances qui touchent le secteur à but non lucratif canadien au quatrième trimestre de 2022. 

La pandémie tire à sa fin… vraiment?

La pandémie a dominé l’actualité au cours des dernières années et de grands pans du secteur à but non lucratif ont été durement touchés par la COVID‑19 et les problèmes économiques, sociaux et sanitaires qu’elle a entraînés. En septembre, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a fait les manchettes en déclarant que la pandémie tirait à sa fin. Cette déclaration s’appuyait sur la disponibilité des vaccins et l’émergence de variants moins dangereux.

Il reste à voir si cette prédiction s’avérera, notamment dans l’hémisphère nord et dans les pays, comme le Canada, qui ont levé la majorité des mesures sanitaires. Certains experts canadiens sont rapidement intervenus pour signaler que les nouveaux variants ont tendance à faire leur apparition à l’automne et en hiver, lorsque les écoles sont ouvertes et que les gens passent plus de temps à l’intérieur. Selon les données récentes, la prudence reste de mise. À la mi-octobre, de nombreuses provinces, dont l’Ontario et le Québec, ont signalé une hausse du nombre d’hospitalisations liées à la COVID‑19.

La santé de la population et les problèmes d’accès aux soins de santé risquent d’avoir des répercussions sur l’ensemble du secteur

Une étude de grande envergure menée par l’Agence de la santé publique du Canada et Statistique Canada révèle que près de 15 % des personnes qui ont contracté la COVID‑19 sont toujours aux prises avec des symptômes trois mois plus tard. Parmi les personnes présentant des symptômes à long terme de la COVID‑19, près des trois quarts ont déclaré avoir manqué des journées d’école ou de travail en raison de leurs symptômes. Selon une autre étude récemment publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne, l’utilisation des soins de santé a été nettement supérieure chez les personnes atteintes de la COVID‑19 que chez leurs homologues qui n’ont pas été infectés par le virus. L’étude conclut que « compte tenu du nombre d’infections récentes, nos résultats laissent présager un recours important aux soins de santé par la population canadienne1 ». 

Le besoin accru en services de santé, combiné à une pénurie de personnel dans ce domaine, fait en sorte qu’il y a aujourd’hui de gros problèmes d’accès aux soins de santé. Au cours des derniers mois, les médias de partout au pays rapportent des temps d’attente interminables dans les urgences et pour des chirurgies, le manque de disponibilité des services ambulanciers et des fermetures de salles d’urgence. En septembre, le nouveau président de l’Association médicale canadienne a déclaré que le système de santé est en crise.

Cette situation a de nombreuses conséquences pour le secteur à but non lucratif. Si la population est en moins bonne santé et n’a pas accès aux soins en temps opportun, toutes les organisations du secteur risquent d’avoir de plus en plus de difficulté à recruter et à maintenir en poste du personnel et des bénévoles. En outre, un grand nombre de problèmes que les organisations du secteur tentent de résoudre (p. ex., la pauvreté, l’itinérance, les droits des personnes handicapées, la toxicomanie) sont intrinsèquement liés à la santé de la population. La situation actuelle entraînera donc probablement une augmentation de la demande pour les services offerts par ces organisations. Enfin, les gouvernements seront soumis à de fortes pressions pour résoudre la crise des soins de santé en injectant encore plus d’argent dans le système de santé, ce qui pourrait se traduire par une diminution des fonds destinés à répondre à d’autres besoins.

On parle aussi de plus en plus de la privatisation de certains pans du secteur de la santé comme solution possible. La plupart des propositions, comme celles formulées pendant les récentes élections au Québec, sont progressives. Or, la privatisation du système de santé, même de façon graduelle, aura d’importantes répercussions sur les types de services offerts par les OBNL et sur les types de soutien dont ils auront besoin pour combler les lacunes et servir leurs collectivités.

L’inflation continue de faire grimper les coûts et les besoins de services

L’inflation demeure un grand défi pour les OBNL. En plus de faire augmenter les coûts d’exploitation, elle accroît la demande pour les services fournis par de nombreux organismes, et elle pourrait aussi entraîner une baisse des dons.

Lors de la plus récente Enquête canadienne sur la situation des entreprises (ECSE) de Statistique Canada, 44 % des OBNL ont dit s’attendre à une augmentation de leurs dépenses d’exploitation au cours des trois prochains mois2 et 51 %, qu’ils s’attendaient à ce que la hausse de l’inflation représente un obstacle pour eux3. En ce qui concerne la demande de services, 34 % des OBNL ont déclaré s’attendre à une augmentation de la demande au cours des trois prochains mois4 et 43 % ont dit que répondre à une augmentation de la demande représenterait un défi majeur ou modéré pour eux au cours des trois prochains mois5. Lorsque les OBNL sont incapables de répondre à la demande à cause de la hausse des coûts, des pénuries de main-d’œuvre, du manque de financement stable ou de toute autre raison, les collectivités et les personnes qui ont besoin d’aide et de soutien ne l’obtiennent pas.

En ce qui concerne les dons, un récent sondage d’Angus Reid révèle que 54 % des Canadien.ne.s ont diminué le montant de leurs dons de bienfaisance en raison de la hausse du coût de la vie, dont 30 % de façon assez substantielle. Le sondage indique que les dons de bienfaisance sont l’un des endroits où les gens réduisent le plus souvent leurs dépenses. En 2019, les dons ont représenté 17 % des revenus annuels des organismes communautaires sans but lucratif.6 En cette fin d’année commence la saison des dons des fêtes, période au cours de laquelle de nombreux OBNL reçoivent une partie importante de leurs dons annuels.  Alors que de nombreuses organisations se remettent à peine, ou ne se sont pas encore remises, de la tourmente financière créée par la pandémie, la réduction des dons pourrait avoir des répercussions majeures non seulement ce trimestre-ci, mais aussi l’année prochaine.

Les OBNL s’efforcent de favoriser le bien-être du personnel dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre persistante

Quelque 37 % des OBNL et des entreprises du secteur privé disent s’attendre à ce que la pénurie de main-d’œuvre représente un obstacle pour eux au cours des trois prochains mois.7  Cependant, les OBNL sont beaucoup plus susceptibles que les entreprises du secteur privé de déclarer avoir mis en place ou avoir l’intention de mettre en place des pratiques pour favoriser le bien-être du personnel et la diversité. Il s’agit d’un signe positif pour les travailleur.lleuse.s du secteur à but non lucratif, qui doivent souvent composer avec de faibles salaires et peu d’avantages sociaux. Ces pratiques devraient également aider les employeurs du secteur à but non lucratif à conserver leur personnel pendant la « Grande Démission ».

 

Pratiques actuellement en place ou que l’on prévoit de mettre en place au cours des 12 prochains mois

Organismes à but non lucratif

Entreprises du secteur privé 
à but lucratif

Pratiques bénéfiques pour la santé mentale et le bien-être

63%

39%

Pratiques favorisant la sécurité

61% 51%

Pratiques favorisant la conciliation travail-vie personnelle

59% 43%

Pratiques favorisant la diversité

59% 29%

 

1  “Post-acute health care burden after SARS-CoV-2 infection: a retrospective cohort study”(en anglais)

2 Statistique Canada. Tableau 33-10-0533-01, Attentes des entreprises ou des organismes pour les trois prochains mois, troisième trimestre de 2022.

3 Statistique Canada. Tableau 33-10-0534-01, Obstacles à surmonter par les entreprises ou les organismes au cours des trois prochains mois, troisième trimestre de 2022.

4 Statistique Canada. Tableau 33-10-0533-01, Attentes des entreprises ou des organismes pour les trois prochains mois, troisième trimestre de 2022.

5 Statistique Canada. Tableau 33-10-0555-01, Mesure dans laquelle répondre à une plus grande demande serait un défi pour les entreprises ou les organismes au cours des trois prochains mois, troisième trimestre 2022.

6  Statistique Canada. Tableau 36-10-0613-01, Comptes de la production, des revenus et des dépenses des institutions sans but lucratif (x 1 000 000).

Abonnez-vous à Imagine 360°
Restez à l'affût des nouvelles provenant de notre secteur.
Vous pouvez vous désabonner en tout temps en cliquant sur le lien indiqué dans votre courriel de confirmation.
Imagine Canada, 65 St Clair Avenue East, Suite 700, Toronto, ON M4T 2Y3, info@imaginecanada.ca
First and Last name
Language
Balado Imagine
Autre blogue

Balado Imagine ÉPISODE 23 : 3 éléments clés essentiels au changement systémique avec Angie Peters

Ensemble, nous explorons ses expériences et leçons apprises en travaillant dans le domaine de la réduction de la pauvreté en tant que PDG de l’organisme Yonge Street Mission, un organisme caritatif basé à Toronto.

Autre ressource

Renforcer la capacité d'innovation du secteur social