Ce billet a d’abord été publié dans The Hill Times (en anglais).
Après trois ans d’instabilité mondiale, de contrecoups persistants de la pandémie, d’inflation et d’une multitude d’urgences climatiques, notre résilience continue d’être mise à rude épreuve alors que nous amorçons une nouvelle année.
Un récent sondage réalisé par Ignite Research et commandé par Imagine Canada, avec l’appui de BMO, montre que la population envisage l’avenir avec moins optimistes que dans le passé. Nos certitudes vacillent. Notre confiance envers les institutions s’effrite. Seulement une personne sur sept est certaine d’avoir un réseau de soutien qui contribue à sa résilience. Une sur trois prévoit plus d’adversité en 2024.
Les temps sont difficiles, et la population en sont pleinement consciente. L’inflation demeure leur plus grande préoccupation, quels que soient leurs région, groupe d’âge, lieu de naissance ou préférence politique. Pourtant, deux tiers des répondant.e.s perçoivent une polarisation accrue. Chez les plus jeunes, les préoccupations concernent davantage les questions de diversité, d’équité et d’inclusion, ainsi que les changements climatiques. Les millénariaux s’inquiètent particulièrement de l’insécurité alimentaire, tandis que les membres de la génération X et les baby-boomers se soucient des besoins en santé des individus mal desservis. Les sources de stress ne manquent pas. Et pourtant, même ces résultats peu encourageants contiennent des bribes d’optimisme. Qu’est-ce qui les unit? Notre façon de connecter avec l’autre.
À savoir comment nous pouvons créer de l’optimisme et de l’espoir, les résultats du sondage pointent vers la communauté, notamment le maintien de liens personnels, suivi de l’entraide. Voir la famille et des proches en personne ou en ligne, faire du bénévolat pour aider autrui, donner et recevoir des cadeaux, et faire un don à une bonne cause se sont démarqués comme moyens de créer de l’optimisme.
En ces temps difficiles, la volonté de soutenir nos communautés continue d’impressionner, malgré les défis. La part des répondant.e.s disant avoir donné moins avant la période des fêtes a augmenté de 11 % depuis l’an dernier. Ce résultat reflète la situation économique des familles. La part de ceux.celles qui affirment donner moins pendant la saison des fêtes est passé de 20 % à 35 % depuis 2022. Pourtant, en cette période où les dons font partie des traditions, environ la moitié des répondant.e.s souhaitaient donner, une proportion largement inchangée depuis quatre ans. Même après plusieurs années de difficultés et d’incertitudes, les Canadien.ne.s continuent de faire des pieds et des mains pour aider.
L’importance de la communauté ne se manifeste pas seulement dans les gestes de gentillesse ou le besoin de connecter. Nous faisons appel aux autres dans les périodes difficiles. Le nombre de personnes qui disent avoir eu besoin de l’aide d’un organisme de bienfaisance ou d’un OBNL pour composer avec l’augmentation du coût de la vie a atteint 17 %, soit près du double de l’an dernier. Cette proportion est plus importante encore chez les gens à faible revenu, et les personnes récemment arrivées au pays et les jeunes. Parmi les membres de la génération Z, 30 % ont besoin d’aide.
La confluence de la baisse des dons et de la hausse des besoins a des répercussions sur le terrain. Selon l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises, 60 % des OBNL qui reçoivent des dons du public affirment donner moins. Par conséquent, un tiers des organismes ont dû couper dans leurs programmes et services. Heureusement, la grande majorité dit faire le plus confiance au secteur caritatif dans les grandes questions sociétales. La population comprend que le travail des organismes de bienfaisance et OBNL est à la base de la résilience de notre société dans les périodes de grands changements et de stress persistant.
En fin de compte, notre résilience repose sur la force de nos communautés, la générosité envers l’autre et les organismes sur lesquels nous comptons pour nous aider. Notre capacité à résister ou à nous relever de difficultés en dépend, aujourd’hui et dans les années à venir.